«Je carbure à l’amour»
Olivia Ruiz : «Je suis quelqu’un de lucide parce que je pense que tous nos actes ont des répercussions sur nos vies». (Photo d'archives Patrick Georget)
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25/07/09 - Vincent PION
INTERVIEW / OLIVIA RUIZ
«Je carbure à l’amour»
«Miss Météores» et «Femme chocolat», Olivia Ruiz retrouve le Sakifo cette année à bord d’un troisième album séduisant et dionysiaque. Interview.
– Qu’est-ce que vous faisiez avant que je vous appelle?
– J’étais en interview, justement (on l’entend souffler la fumée de sa cigarette).
– A quoi ressemble l’endroit où vous vivez?
– C’est un petit duplex à Montmartre. Mais il faut que je change. Je vis au milieu de livres, de DVD, de robes et de chaussures...
– L’an passé, Mathias Malzieu me disait la même chose, les robes et les chaussures en moins!
– On vit ensemble, c’est normal et naturel.
– A quoi carburez-vous?
– Je carbure au café, aux clopes malheureusement, à l’amour, à l’amitié, aux bons vins, à la bonne bouffe. A plein de choses.
– Qu’est-ce qu’il vous faut dans votre loge?
– Il me faut une bouilloire, du citron et du miel, une serviette ou deux, de l’eau et c’est tout.
– Avez-vous un rituel avant de monter en scène?
– J’en ai plein. J’utilise des fleurs de Bach, des huiles essentielles et d’autres placebo. Et puis il faut que je serre chacun de mes musiciens avant qu’on se jette sur la scène.
– En deux mots, les trois dates qui vous ont faite?
– La première fois que je suis montée sur scène en 1995 à l’occasion d’un tremplin rock près de chez moi. J’ai gagné. Après, mes deux premières soirées à la Maroquinerie à Paris. Et Les Vieilles Charrues en 2006. Il se passait quelque chose avec l’album «La femme chocolat». On était attendu et on ne s’y attendait pas. Toutes ces soirées ont été magiques.
– Quel pourrait être votre slogan?
– Une phrase que mon grand- père me disait souvent et que j’ai retenue pour la faire mienne à mon tour : «On obtient les choses à la sueur de son front».
– Le meilleur moment de la journée?
– La nuit. Enfin, après 19 heures. Je suis plutôt nocturne.
– L’an passé, après le concert de Dionysos, vous vouliez absolument aller faire la fête à l’Iloha.
– C’est possible, je suis fêtarde. Bien plus que Mathieu.
– Vous faites quoi de votre argent?
– J’achète plein de choses pour moi et ma maman, des disques, des DVD, des robes et des chaussures, des dessous, je vais dans de beaux hôtels, dans des restaurants gastronomiques, je voyage pas mal. Même si le proverbe dit le contraire, l’argent contribue au bonheur.
«Le bonheur, c’est être auprès des miens»
– Qu’est-ce que vous prenez au sérieux?
– Les gens qui m’entourent, mon travail de leader en tournée et sur scène, les gens qui viennent m’écouter, cette école au Burkina Faso qu’on projette de reconstruire avec mon frère. Je ne prends pas beaucoup de choses à la légère. Je suis quelqu’un de lucide parce que je pense que tous nos actes ont des répercussions sur nos vies.
– Dieu est-il mort?
– Je n’en sais rien. Je suis baptisée, mais je ne suis pas très croyante. Je crois dans les choses que je peux développer moi. Mais pas en une toute puissance qui puisse dicter nos vies.
– C’est quoi le bonheur?
– Etre auprès des miens et leur faire la cuisine, près de chez moi, un soir d’été où il fait bon pendant que papi et mamie jouent à la pétanque.
– Qui Sakifo doit-il programmer l’année prochaine?
– Les Coming Soon, Chet, Les Têtes Raides, Dionysos pour l’album de leurs 15 ans.
– Quel concert l’an passé!
– Dionysos, c’est toujours incroyable.
– Ça ressemble à quoi «Miss Météores» sur scène?
– C’est difficile à dire. Beaucoup d’improvisations, beaucoup d’énergie, mais ça change beaucoup d’une scène à l’autre, ce qui est agréable pour ceux qui nous suivent beaucoup. Il y a du coeur et de la spontanéité. En fait, ça dépend des formats de concert. Quand on fait une heure, on mise beaucoup sur l’énergie. Sur une heure et demie, c’est plus nuancé.
– Si je vous dis Réunion, quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit?
Tout de suite, je pense à ce couple délicieux d’Estelle et Jérôme (ndlr : Jomaron/Galabert). On se connaît depuis longtemps et il y a un lien affectif évident. Après, je pense parapente, parce que c’est la première chose que je fais quand j’arrive là-bas. Randos aussi. Je pense lagon maintenant, même si j’ai longtemps eu peur d’y mettre les pieds parce que j’avais vu des tas de reportages qui parlaient de ces poissons qui piquent, de choses urticantes. Mais je suis guérie. L’an passé, j’ai vu des anguilles. Et j’y retournerais cette année.
– Vous le cachez où votre poignard?
Il est sous mon oreiller, à portée de mains. On ne sait jamais, ça peut toujours servir. Mais ne le dites pas, je prends l’avion pour venir vous voir.
Olivia Ruiz en concert le samedi 8 août à 23 heures sur le Salahin. Billetterie sur sakifo.com
source:http://www.lequotidien.re/actualites/sakifo/49887-interview--olivia-ruiz-laquoje-carbure-agrave-l-amourraquo.html