Édition du samedi 16 août 2008
ConcertPlus de 3 000 coeurs à l'unisson de Cali à Gruissan
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Cali retrouve Bizern pour mettre le feu au stade de Mateille« C'est où le bonheur ? Chez moi, en pays catalan ! »
Posées sur ses joues, ses mains en tremblent encore. « Je me demande si j'ai rêvé » . Anne-Michèle, touriste belge s'est retrouvée sur scène. Cali à genoux devant elle. La tête du chanteur contre son ventre.
Il y a des mythes vrais. Oui : Cali est généreux. Même "estropié", d'une entorse au pied, il s'offre à son public avec la même énergie. Arrivé sur scène avec béquilles, il n'a pas hésité à slamer, porté à bout de mains par ses fans, ou à courrir à cloche-pied en chantant.
C'est que l'enfant, presque du pays (Catalan, il a grandi à Vernet-les-Bains), semblait en famille jeudi soir au stade de Mateille à Gruissan. D'abord on s'offre un "grand frère" pour assurer la première partie : Pascal Bizern. Les deux artistes se connaissent depuis une quizaine d'année
et Cali avoue même : « C'est Pascal qui m'a mis le pied à l'étrier » . Retour d'ascenseur ! Aujourd'hui, c'est au tour du Catalan de produire le Gruissannais d'adoption. « J'ai la double nationalité. catalano-gruissannaise » , confie Pascal Bizern dans sa loge après sa prestation. Ensemble, les deux compères ont déjà assuré cinq Zénith et deux stades. Que de chemin parcouru pour Bizern, le gosse de Céret converti à la chanson pour des bonbons ! « J'ai décidé de faire de la musique à 9 ans. J'étais à une colonie de vacances. Il fallait faire un show pour gagner des bonbons. J'ai joué Elvis Presley ».
Sur la scène du stade de la cité de Barberousse, Bizern a présenté les chansons romantiques, cyniques, parfois mélancoliques de son album "13 vies". Dans la fosse, Marie, Morgane, Emeric, et Davy, (19 ans en moyenne) ont adoré. « C'est énorme. Ça bouge bien, un peu dans le même esprit que Cali » . Une énergie juste honnête selon Bizern : « Pas trempé, triché » .
La première partie achevée, le public s'échauffe un peu plus. « Cali ! Cali ! Cali ! » Fidèle à ses amours militantes, le chanteur arrive enfin : casquette Mao vissée sur la tête, mégaphone en main. C'est un lion épris de liberté qui vient d'entrer dans l'arène. « Est-ce que tu vois, toi aussi, quand tu fermes les yeux, quand tu serres le poing / Haut vers le ciel, est-ce que tu sens l'odeur délicieuse de la liberté » lance-t-il avec "1 000 Coeurs".
Dès le troisième titre, Cali surprend ses spectateurs : Olivia Ruiz déboule sur scène. Entre elle mutine, et lui comédien, c'est un jeu de chant qui est lancé sur "Je te reconnais plus". On aura aussi pris plaisir à observer la complicité du chanteur avec ses musiciens. Sur scène, ils forment un vrai groupe, tournoient autour de Cali quand il offre à son pied du repos. Tout en bonne humeur, Cali s'offre aussi des fantaisies. Il jette ses béquilles dans le public, charrie les midinettes qui hurlent « Cali je t'aime » en répondant : « Moi ausi je m'aime » .
Renée GREUSARD edition narbonne du midi libre du 16 aout 2008
source : http://www.midilibre.com/articles/2008/08/16/20080816-NARBONNE-Plus-de-3-000-coeurs-a-l-39-unisson-de-Cali-a-Gruissan.php5