Dans ma chambre de dame
Dans ma chambre de dame
J'ai une boîte en carton
Le cercueil de son regard de jade
Et de mes premiers bas nylon
Je les enfile certains matins
Ils font un manteau de chagrin
Au cas où le passé repasse
Au cas où mon cœur se délasse
Dans ma chambre de dame
J'ai rangé mes jeunes démons
J'en ai de nouveaux de mon âge
Plus fragiles, moins polissons
Dans cette boîte en carton
Le souvenir du premier caprice
Dont je fus l'amphitryon
Et revient le goût des délices
Dans ma chambre de dame
J'ai une boîte en carton
Elle renferme les états d'âme
Qui n'ont pas de place dans la maison
Parfois, ce passé me désarme
Quand ses acteurs cessent de jouer
Je tombe le rideau de larmes
Qui me cache la vérité
Dans ma chambre de drames
J'ai des départs de la maison
Mon désespoir est le sésame
Qui libère des désillusions.
L'ombre du vent
Ce n'est pas l'ombre du vent
C'est celle du souvenir
Celle qu'alanguie j'attends
Le meilleur comme le pire
Elle embrase l'angoisse
Elle ravive les plaisirs
Elle corrompt le temps qui passe
Au creux de nos repentirs
Ce n'est pas l'ombre du vent
C'est celle de l'envie
L'envie de voir plus grand
Et de croquer nos vies
C'est ce guide du temps
Qui balaiera nos peines
Le chemin saisissant
Qui réchauffe mes mitaines
Elle embrase l'angoisse
Elle ravive les plaisirs
Elle soigne le temps qui passe
Au gré de nos fous rires
Ce n'est pas l'ombre du vent
C'est celle de tes mensonges
Je les trouvais si charmants
Pas crédibles pour trois éponges
Ce n'est pas l'ombre du temps
Ce sont des rides de coquinerie
Elles sourient notre amour d'enfant
Que le vent n'use ni n'affaiblit.